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Biodiversité et espèces en péril
Tous les animaux, plantes et microorganismes jouent un rôle essentiel au bon fonctionnement
des processus qui maintiennent l’équilibre de nos écosystèmes. Le déclin des populations,
la disparition d’espèces sauvages ou l’introduction d’une nouvelle espèce modifient cet
équilibre et peuvent avoir des répercussions à des endroits inattendus.
Un exemple connu chez nous est l’introduction des cerfs sur l’Île d’Anticosti par Henri
Menier en 1896. Malheureusement, cet événement a occasionné des impacts négatifs
sur la forêt puisqu’il n’y a pas de prédateurs pour stabiliser leur population. Depuis,
celle-ci est passée de 220 à plus de 120 000 têtes. Avec cette pression grandissante, la
végétation a été, et est toujours, surconsommée par les cerfs. La densité de la forêt de
sapin baumier a diminué de moitié en 100 ans. Sans compter que plusieurs dizaines
d’espèces arbustives ont également presque disparu. Puisque la forêt est maintenant
constituée de plus en plus d’épinettes noires et blanches, des impacts sur les autres
espèces animales sont observés, car ces derniers n’ont plus leur habitat naturel pour se
reposer ou s’alimenter.
La disparition d’une espèce est tout aussi fatale. Sans cette source de nourriture pour son
prédateur, la population de ce dernier peut diminuer de façon drastique ou complètement
disparaître. Si le prédateur choisit une nouvelle proie, celle-ci ayant déjà d’autres prédateurs
pourrait subir une trop grande pression et complètement disparaître à son tour.
Finalement, il ne faut pas minimiser le rôle de chaque animal, plante ou microorganisme de
notre écosystème. À Sept-Îles, même si les espaces sont vastes et la nature abondante,
nous jouissons d’un important ratio d’espèces à statut précaire sur notre territoire.
Une réintroduction,
des résultats imprévus
En 1995, au parc Yellowstone, des biologistes réintroduisent une quinzaine de loups
disparus du parc depuis les années 1930. Leur venue changea la face du parc jusqu’à
modifier le cours des rivières. De quelle manière? Sans les loups, les wapitis se sont
multipliés et ne se déplaçant peu en hiver, cette situation a entraîné la destruction de
la régénération de jeunes plants de saules, de trembles et de peupliers. Puis, les forêts ont
fait de plus en plus d’espace aux prairies herbacées. Avec la présence des loups, ceux-ci
ont forcé les wapitis à se déplacer et à diminuer leur pression sur les jeunes pousses.
Ainsi, les castors ont pu profiter de cette abondance de jeunes bois et construire des barrages.
Sans compter que la végétation a aidé à diminuer l’érosion des berges et à la création
de méandres des rivières. La prolifération de castors a même été propice à plusieurs
espèces aquatiques qui utilisent les barrages pour s’abriter.
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